L’industrie française

La France est, avec la Grande-Bretagne et la Prusse, l’un des foyers de la deuxième révolution industrielle dès le XIXème siècle. Elle bénéficie de capitaux apportés par une bourgeoisie dynamique, ainsi que de la présence de vieux noyaux industriels dotés de tradition. Les matières premières peuvent être d’origine métropolitaine ou bien coloniale. Il ne reste plus rien de ces « anciens pays noirs », qui ont fait la richesse de la France, si ce ne sont que d’anciennes friches, parfois reconverties (Loisinord, en 2000-2001, plus récemment le Louvre-Lens). L’industrie reste actuelle, car les entreprises françaises se sont tournées vers d’autres secteurs, à haute valeur ajoutée, comme c’est le cas au Châteauroux Business District, qui voit le jour grâce à des capitaux chinois, dans l’ancienne base militaire, avec 80 % de main d’œuvre française. La France est attractive car elle possède une main-d’œuvre qualifiée. Les groupes français ont choisi de s’installer à l’étranger afin de bénéficier de conditions fiscales favorables, ou bien pour se rapprocher des grands marchés de consommation.

Touchés dès les années 1960 par une crise industrielle de grande envergure –en effet du minerai asiatique moins cher et plus résistant que la minette lorraine est désormais disponible-, le secteur industriel fait l’objet d’un projet de restructuration, mené par la DATAR. Ce plan ambitieux n’atteint pas toujours ses objectifs : à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône, on espérait 30.000 emplois et 200.000 habitants. Aujourd’hui, la réalité est toute autre puisque la ville compte 13.000 habitants et sa zone industrielle 6.000 emplois.

Dans les années 1950, l’industrie française obéit au principe des économies d’échelle. Elle est surtout concentrée au nord de la ligne Le Havre-Marseille. La première phase de l’histoire de l’ADT (1955-1973) voit agir la décentralisation industrielle (voir cours à ce sujet). C’est le secteur automobile qui est alors en plein boom : installation de Renault à Flins, par exemple. Peugeot ouvre en même temps une unité à Mulhouse. Mais cela s’accompagne également de la fermeture de l’usine-mère de Renault à Boulogne-Billancourt, et il ne reste que six usines d’automobile en Ile de France.

Face à la concurrence japonaise, le marché de construction et de réparation navale s’est effondré et ne représentait plus que 6.000 emplois en 1995. Ce secteur est la spécialité de la métropole d’équilibre de Nantes-Saint-Nazaire. Le secteur du textile souffre également des impacts liés à la mondialisation. Le textile représentait 565.000 emplois en 1980, il n’en représente que 250.000 à la fin du XXème siècle. Géographiquement, la localisation des usines de ce secteur n’a pas changé depuis des décennies, voire depuis des siècles. Le secteur du luxe est pourtant et malgré tout un fleuron de l’industrie française, qui a permis à François Pinault (Yves Saint-Laurent, Gucci) et à Bernard Arnaud (LVMH) de devenir multimilliardaires.

Nouvelles industries, nouvelles localisations

 

Un nouveau tissu industriel s’est crée autour des hautes technologies et des technopôles, (Sophia-Antipolis, 1964). Ces technopôles allient cadre de vie agréable, centres de recherches, parfois partenariats avec des universités, et activités variées. Seule la cité technologique d’Ile de France-Sud est capable de rivaliser avec celles de Tokyo, Osaka, ou de Los-Angeles. La France bénéficie d’un savoir-faire considérable en matière d’agroalimentaire (Bretagne), et de Télecoms (France Télécom vient de réaliser l’équipement téléphonique de l’Argentine).